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fernanda valadez sans signe particulier

A la recherche de la liberté avec Fernanda Valadez

“Jusqu’où voulons nous chercher notre liberté ?”

 

Cette semaine dans l’Entre Vous, Théo Fragnière reçoit, en direct du Mexique et par visioconférence, la réalisatrice mexicaine Fernanda Valadez, dont le premier long métrage "Sans signe particulier” est disponible depuis le 18 février sur la plateforme de streaming Filmingo.

Présentation - Théo Fragnière

Réalisation - Caroline Favre 

Chargé de production - Helphore Mayemba

Programmation - Elena Kallisté

Rédactrice en chef - Ivana Mikulic

Rédactrice article web - Solène Barmettler

Mastering - Jonathan Gilliot

 

Dès le départ, la réalisatrice nous explique que la situation dans laquelle se trouve son pays natal
n’offre pas beaucoup de chance pour exercer certaines formes de liberté. En effet, cela fait maintenant une décennie que le Mexique est fortement touché par violence. Les deux dernières années furent d’ailleurs les plus
violentes jamais enregistrées nous dit-elle. Outre la violence, le pays fait également face à une crise
humanitaire et sociale. Car pour fuir une vie où la violence règne et qui n’offre ni possibilités ni
opportunités pour leurs futurs, nombreux sont ceux qui décident de rejoindre la frontière
américaine pour tenter une traversée, parfois au péril de leurs vies. En définitive, risquer sa vie pour une
chance de tout recommencer, différemment.


Fernanda Valadez nous raconte que “Sans signe particulier” est un hommage aux familles, et en
particulier aux mères des jeunes qui disparaissent, qui sont, selon elle, des exemples de courage face
à des situations insupportables. Elle a souhaité mettre des visages sur les statistiques, ceci à travers une
histoire émouvante. Cette histoire, c’est celle de Magdalena (Mercedes Hernandez) qui part à la
recherche de son fils disparu et qui rencontre sur son chemin un autre jeune homme, Miguel (David
Illescas), qui, pour sa part, est à la recherche de sa mère.


La cinéaste réussit à parler de violence sans la montrer directement, préférant raconter l’histoire sous l’angle de
la résilience dont font preuve les familles face à ces épreuves. La réalisation, le scénario et la
bande-son ont été pensés pour que l’audience développe un sentiment d’empathie envers le
personnage principal. Le but de la cinéaste est de porter une vision humaine, sans qu’il n’y ait un bon
et un méchant, une victime et un bourreau. Car ce que nous explique Fernanda Valadez, c’est que la
violence se répète. La victime peut à son tour devenir bourreau.


Notre invitée nous parle de sa collaboration avec Astrid Rondero sur le scénario, le casting et la
production ainsi que des difficultés rencontrées pour financer le film. En effet, les fonds ont été
difficilement rassemblés à cause du sujet, mais également à cause des réductions des aides publiques
attribuées. Elle nous en dit également plus sur le tournage: celui-ci fut long et s’est fait dans l’une
des régions les plus violentes du pays. Elle nous décrit comment le fait d’intégrer la population locale
dans le film et le fait d’être une équipe composée majoritairement de femmes leur a permis une
certaine sécurité.


“Sans signe particulier” a été récompensé d’une dizaine de prix lors des festivals internationaux,
notamment le Prix du Public | Prix spécial du jury pour le meilleur scénario du festival Sundance. La

réalisatrice nous parle de l’importance de ces évènements et de l’audience international qu’ils
permettent d’atteindre pour les films mexicains et latino-américains de manière générale.


Enfin, Fernanda Valadez donne un aperçu de son prochain film, qui est actuellement en cours de
financement. Elle souhaite raconter l’histoire d’un orphelin des cartels qui cherche une vie hors des
ces-dits cartels. La jeune femme nous partage le fait qu’un journaliste mexicain a commenté ce nouveau
projet en le décrivant comme une “histoire de science-fiction”. A cela, elle ajoute : “Nous avons la
responsabilité auprès des jeunes, de dire que non, ce n’est pas de la science-fiction qu’un jeune
homme puisse trouver une vie différente, que la violence n’est pas une fatalité”.


Il s’agit donc d’un film plus réaliste qu’optimiste, qui soulève des questions plus qu’il ne donne de
réponses. Chaque situation décrite correspond à des réalités au Mexique aujourd’hui. Malgré cela, l’atmosphère créée par la réalisation de Fernanda Valadez en fait un film
puissant, sans être triste et déprimant pour autant.

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